DOPAGE: LA NORMANDIE ACCUSéE !

Au lendemain de l'annonce par la formation CANYON//SRAM Racing de son contrôle positif intervenu après l'arrivée de la 3e étape du Tour de Normandie, Shari Bossuyt s'est présentée devant la presse ce lundi pour affirmer ne pas s'être dopée volontairement. La jeune Belge a été testés positive au létrozole métabolite. Une substance dont elle ignorait jusqu'à très récemment. "La procédure est toujours en cours et je dois expliquer à l'AFLD (l'agence française de lutte contre le dopage, ndlr) comment le produit s'est retrouvé dans mon organisme. Quelque chose qui s'avère extrêmement difficile aujourd'hui puisque je n'ai jamais été en contact avec le létrozole et que je ne l'ai jamais utilisé consciemment. En fait, c'était la première fois que j'entendais parler du létrozole", a-t-elle ainsi confié dans des propos relayés par HLN.

Son manager Yannick Prévost s'est également dit convaincu de son innocence et considère qu'elle est une "victime" d'un plus gros problème. Car ce cas de dopage s'ajoute à celui de son compatriote Toon Aerts, spécialiste du cyclo-cross, contrôlé positif au même produit à l'hiver 2022, quelques jours après avoir participé à une manche de Coupe du monde disputée à Flamanville.

"À cause du cas de Toon, nous avons commencé à nous pencher sur la question et nous savons maintenant que le métabolite du létrozole est utilisé en élevage pour réguler l'ovulation chez les vaches. C'est légal et cela n'est pas vérifié par l'inspection des aliments, car cela ne présente aucun risque pour la santé, mais cela peut contaminer le lait ou la viande", a ainsi confié Yannick Prévost, qui gère également les intérêts de Toon Aerts.

Cette ligne de défense n'est évidemment pas sans rappeler celle d'Alberto Contador,contrôlé positif au clenbuterol lors du Tour de France 2010 et finalement suspendu deux ans de manière rétroactive début 2012, le coureur espagnol étant privé de toutes ses victoires sur la période parmi lesquelles son sacre sur la Grande Boucle en 2010. Le TAS considère dans ses conclusions qu'une contamination par la viande est "hautement improbable".

Qu'elle ne connaisse pas le même sort que moi

Peter Van Eenoo, expert en dopage de l'Université de Gand, se montre plus prudent. "Tout ce qui est utilisé peut laisser des traces, y compris le létrozole", a-t-il expliqué. Les deux sportifs belges n'en restent pas moins les deux seuls sportifs contrôlés positifs au létrozole. "Il n'y a rien, mais il y aura toujours des gens qui ne les croiront pas", a d'ailleurs asséné Yannick Prévost, affirmant par ailleurs que les deux coureurs n'avaient rien en commun: "elle vit en Flandre occidentale, lui en Campine. Elle roule sur piste et sur route, lui pratique le cyclo-cross. Ils n'ont pas de médecin ou de soignant commun."

Les deux compatriotes font néanmoins face aux mêmes accusations et Too Aerts est prêt à apporter tout son soutien à sa comparse. "La longue période pendant laquelle j'ai travaillé sur le dossier, tout ce que j'ai déjà appris sur les procédures, le létrozole et tout ce qui va avec, je vais le transmettre à Shari pour qu'elle ne connaisse pas le même sort que moi", a-t-il confié. Le champion d'Europe de cyclo-cross a en effet lui aussi été suspendu deux ans pour dopage en décembre 2022.

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